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Papiers Svp

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Louis Bouilhet
http://www.copyrightdepot.com/cd23/00050084.htm
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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 22:34

L'après de nos rendez m' invite à l'avant

L'attente... interminable, angoissante,

l'enthousiasme...vas tu te manifester ? seras tu disponible ?

si tu ne l'est pas, ton motif sera t il mensongé ? arrangé ?

Il y a ma fébrilité dans l'attente.

Il y a mon ivresse, l'exaltation, mon trouble au rendez vous certain.

 

Ma confiance à gagner,

ma confiance obtenue,

ma confiance perdue.

Je nous dessine en parenthèses "tu l'ouvres et je la ferme", "tu la fermes et je l'ouvre".

 

Régularité de tes messages puis ton absence prolongée,

à moi de deviner.

Tes messages amoureux, d'autres épicés poésie de drôleries.

 

Il y a tes rêves.

Il y a mon silence, teinté d'espoir,

Il s'éteint.

Tes silences de glace sur mer d'été.

Ma mélancolie s'installe.

Mes insomnies.

 

Mon immense bonheur à te lire. Je te chéri.

Il y a tes jeux. Celui de l'innocence. Celui du bourreau.

Il y a tes promesses...inventées, tes mensonges...omission.

Il y a ma tristesse. Mon humeur teintée grisaille.

Il y a ton zèle. Je le déguste. Me laisser emporter. Je souris.

 

Impossible Monsieur Non. Impossible Monsieur Oui.

Aimez moi, ennemis compris. A ton insu, tu vis pour eux.

Tu t'offres un bonheur modéré, régulier.

Ta peur de perdre l'estime de l'autre contre l'amour de moi.

 

Il y a ma souffrance, mes larmes, mon impuissance à te contenir.

Il y a ma colère. Inutile.

Il y a ma colère envers moi, ma lâcheté à ne pas te quitter.

Il y  a ma froideur récente qui s'engouffre...il y a mon amour qui me submerge...notre angoisse.

Il y a ma peur de te perdre.

Il y a ma certitude de te perdre.

 

Devenir les créateurs de notre bonheur,

à le calligraphier sain, naturel et confiant.

 

Bienvenue à l'office des sévices psychologiques.

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 22:06

Neurasthénie

Mélancolie

Athénie

Apathie

Inertie

Aboulie

Léthargie

mots fénimins désignant Marie,

mes cultures,

mon développement durable,

ni insecticide, ni pesticide.

 

Ceciliabulle Bulle Bulle

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 21:28

Orientez vous vers wikipedia pour la définition de "bon"...

Bon, en attendant, il est de mon bon droit, de bon aloi, que bon an mal an, bon gré, mal gré, avec bon pied, bon oeil et de bon coeur que je vous offre ces bons bullotinants, mes maux dit Cecilia...bulle Bulle Bulle.

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 09:24

Je me lève.

Depuis hier soir,  paresseuse. Tant de talents sur overblog. Monsieur Poète. De ceux qui vous content vos histoires.

Vos envies.

Vos émois. 

L'amertume vêtue de grâce. La  voici parée d'or et de diamants. Beauté de nos désillusions. La vie est belle dans tous ses sens. Lui offrir un écrin de velours.

Laisser filer sa peine. Sa rancoeur.

Rien n'est perdu.

Volonté de regarder l'envers des choses. Se laisser aller à en découvrir les trésors.

Généreuse à condition de le vouloir.

Je vais m'y glisser. Envie de douceurs.

Merci.


Ceciliabulle Bulle Bulle

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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 19:43

Sachez que les gens vous prendront toujours pour ce que vous êtes mais...attention...ne les prenez jamais pour ce qu'ils sont...ils pourraient s'en vexer, voire, vous en vouloir !

 

...si ce sont vos parents...patience...vous en serez récompensé.

 

aphorisme du jour de Céciliabulle Bulle Bulle

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 09:36

Sans aucun doute ton fondement,

j'en ferai mon institution.

Il sera mon règlement,

tu en auras la constitution.

Ton décret, je le voterai,

il sera mon arrêté,

aucun besoin d'une ordonnance,

je le prendrai sans prescription,

il sera ta toute puissance,

tu en garderas la disposition.

Ton injonction, ma sentence,

je ferai ma suzeraineté.

Petite jurisprudence pour confirmer la légalité de ton délicieux fessier.

 

Ceciliabulle Bulle bulle

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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 21:22

« Parle de toi », il m’a dit. « Quelque chose que tu as au fond de toi

 

Dés que tu te sens prête, mets-toi à écrire.  Tu aimes trop cela.

Mon conseil n'est peut-être pas bon, mais vraiment je me demande si tu ne devrais pas t'y mettre.

Y mettre ton cœur de femme, ta sensibilité, tes mots. Tout ce qui est toi. Pour le plaisir.

 

Je me dis : aurais-tu quelque chose à écrire, qui t'appartienne en propre, au profond de toi, que nul ne pourrait écrire à ta place, et que tu aurais plaisir à faire.

Car tu as le goût des mots, l’inventivité, et une intimité qui renvoie à celle des autres.

Quelque chose de très personnel,

et qui te dépasse.

Essaie, tu es douée.

Et précieuse.

 

Continue, ma belle,

tu as à faire. »

Votre Bien, votre Gain.

 

Amoureux ? Flatteur ? Bienveillant ? Les lieux communs disent souvent « Quand j’entends des fleurs, je pense à mon enterrement. ».

N’empêche, ça en jette quand on lit ca. Qui n’a pas rêvé de recevoir un tel courrier. Élogieux pour son destinataire, des compliments qui se font la queue leu leu.

Et bien non, c’est hors de question. Il en a de bonnes. Comment sortir des sentiers battus ? Tellement de manuscrits que personne ne remarque. Le web foisonne d’éditeurs en ligne. Vous envoyez par mail votre manuscrit. Il est publié sur site ; Pour le lire, vous livrez une modique somme. C’est sans espoir.

Tiens, j’allume mon poste de radio pour entendre toutes ces chansonnettes issues tout droit d’un champ de navets. Pour les bouquins, c’est la même chose. Il n’y a que les bébés qui naissent dans les choux…faut voir ce que ça donne ensuite. En tous cas, ça laisse du temps.

 

Plutôt se rendre chez ce type qui m’a écrit çà. Le clouer au sol de tout mon corps. Lui faire ravaler toute sa gentillesse. Qu’il s’égosille. L’embrasser pour lui faire dégobiller tous ces mots dans le gosier. Lui désobéir. Ma prison.

 

Je suis infecte. Une image d’Epinal à mettre aux rebuts. Imprimée à la va vite. Un mauvais tirage. J’ai la cheminée qui s’emballe. Je mets le feu à la baraque. Une bûche mal asséchée. Ça ne prend pas. Quel merdier.

 

Folie, folle, dingue, folle-dingue. Je le crois. Je le sens. Inscrit dans ma petite cervelle à l’encre indélébile. Et si l’on y regarde bien dans indélébile, il y a débile. Encore une preuve. Je m’acharne à déchiqueter les mots, les phrases cela me revient toujours. Un maux, forme boomerang.

Miroir, mon beau miroir, dis moi qui est la plus folle ? Il prend son air réfléchi et me répond : « Mais toi enfin, tu es la plus folle de tout le pays. ».

Je me permets, tout de même, de lui faire remarquer : à la différence, il n’y a que toi qui le sais.

 

Entre nous, il ne prend pas des airs de coquette pour me l’annoncer. Il est limpide comme un miroir… sans tain. Ou « je » devrais-je dire. Je suis honnête avec moi-même. Ce qui n’est pas le cas auprès des autres. Sans méchanceté, aucune. Je suis malade. C’est ainsi.

Du fond de teint, du rose à joues, du rouge à lèvres et un sourire éminent. Une vraie bouche de grenouille. Elle s’ouvre grande, montre ses dents. Sourire ultra gray, je laisse échapper une forme de râle peu féminin à mes sens. Une princesse Toctoc. Sans doute, les deux ne sont-ils pas antinomiques.

 

Présentez-moi un flingue devant les yeux, nul doute que j’ouvre ma gueule. Quand bien même, je sais jouer les ingénues, les évanescentes.

 Une folle éponge équipée d’un grattoir. Je ne sais pas qui je chatouille ou nettoie le plus. Moi ou les autres ? Moi au détriment des autres. Finalement, je nous fais tous trinquer. J’absorbe. Je garde. J’implose. J’explose. J’expose ma galerie de grimaces à qui veut. La folie qui défigure. Je me tords. Je m’essore.

 

J’ai perdu ma distance émotive comme on perd sa virginité un premier mai. Le muguet s’est taillé. J’ai éclaboussé mon cerveau, je l’ai écartelé, déchiré au mauvais endroit.  Depuis, il n’oublie rien. L’intonation, les mots, le verbe, la conjugaison, la gestuelle bref tout ce qui se passe dans ma relation à l’autre. Et là, s’inscrit ma folie. Me voilà partie, tel le boucher, à l’assaut de sa barbaque et ça fais mal. Je dépèce. Je découpe les morceaux jusqu’à les déchiqueter. Je fais du hachis, de la bouillie. Je suis dangereuse. Mon couteau prend la forme d’un hachoir électrique Je suis aussi équipée d’un presse purée.

 

Si je formule maintes hypothèses, il est sûr que je retiens celle qui fait mal à mon endroit. L’assassine. Et si je fais mal à ce dernier, je fais mal à mon envers. L’autre. Je précise. Il paraît que j’ai, quelquefois, l’écrit sibyllin. Je le dirais plutôt subtil. Ou alors justement avec un côté abrasif. Tiens, je me souviens d’une pionne, au collège, à qui j’avais du parler idiotement et qui me rétorque « vous vous croyez spirituelle Melle Auclair ? ». Aujourd’hui, j’avoue. Oui.

Qu’est ce qu’elle était conne celle-ci…même avant cette remarque stupide lancée pour me clouer bec, me mettre en position basse, m’humilier. Je projette, je sais, inutile de me faire relire.

 

Une autre, toujours au collège. Farid m’interpelle. Il discute, à son insu, avec mon amoureux secret.

-         Tiens, tu la vois Auclair, c’est une beauté cachée, à revoir dans quelques années !

Je n’ai rien répondu. Abattue. Comme une cloche qui raisonne : « Tu es moche. ».

Je ne comprends pas. Pour moi, c’est la guerre des boutons. Toujours à me déprécier, apercevant mon visage toujours plus laid que celui de l’autre. Inintéressante. Sotte. Ma mère me répétant 

-         tu n’as pas de fesses, pas de seins !

-         si tu n’es pas douée en maths, tu n’arriveras à rien !

 

Partagée entre le culte de la beauté et de ce que je me représente de l’intelligence.

 

Raté mes chers. Mon bec est encore plus ouvert, à vouloir tout bouffer.

Un égocentrique qui parle d’elle à travers ce qu’elle vit de sa relation à l’autre. Et toc, je n’ai aucune fausse pudeur, je me balance. Je suis capable de m’autodétruire lentement mais surement. Le hic, je ne connais pas l’heure de ma fin. Inéluctable. C’est ça, à vouloir trop bouffer,  je vais finir par m’étouffer. Un long vomissement. Une puanteur. Une asphyxie.

 

Néanmoins, aujourd’hui, je me dis que Farid n’avait pas complètement tord. A Anne-Cécile, mon meilleure amie, je déclare : Mieux vaut un visage ingrat à l’adolescence, en vieillissant il se patine, il prend du grain, il devient beau. Vaut mieux une belle vieille qu’une vieille belle. Le processus est en cours depuis l’enfance.

Mais, revenons à mes mouchoirs.

 

J’ai 43 ans. Fort à parier qu’il me reste encore de beaux jours à me défaire, à me déballer. Un vrai cadeau cette folie.

La maladie qui s’immisce, insidieusement, pernicieusement, sournoisement. Il faut que je retrouve ce putain de miroir sans tain. Souvent la question idiote qui suit, est « tu ne sais pas où tu as pu le mettre ? Ou tu ne sais pas où tu as pu le perdre ? ». Peut être s’est il cassé ? De toutes façons, c’est le type d’objet même que l’on égare…à force de changer de sac à main.

 

Aussi étrange que cela puisse paraître, je l’ai perdu vingt cinq  jours exactement avant mon quarante deuxième anniversaire à mon insu…pour la énième fois. Je m’en suis très bien passé jusqu’à...

Et le truc épatant, c’est que je me souviens du moment où j’ai réalisé la perte, cela vingt cinq jours juste avant  mon quarante troisième anniversaire. Une appétence pour les chiffres ronds.

 

La énième fois où je l’avais retrouvé, c’était il y a bien longtemps, peut-être juste après mon vingt sixième anniversaire. Ce jour là, j’ai rencontré mon compagnon. Celui qui partage encore ma vie aujourd’hui. Un vaillant chevalier. Il a choisi comme compagne une jument. Sauvage, indomptable. Un dragon. Mon père pouvait me surnommer ainsi dans ma jeunesse.

 

Moi. Sereine, je pouvais tout à coup m’acharner sur le détail, piquer des colères inouïes, il en a connu le brave.

Mises sur son compte évidemment, de mon ras le bol, de sa paresse, mon mec à moi. Ensuite, ce fut de sa relation fusionnelle à notre fils.

 

Peut-être devez vous savoir que ce récit fut accouché lors d’une dépression mineure. C’est ainsi que le psychiatre nomme la maladie dont je souffre. Mineure, il en a de bonne. Je suis majeure et vaccinée. Je vais y laisser ma peau.

 

Ouvrons la boite à pharmacie :

 

Février 2010, ordonnance du médecin généraliste

  1. un cachet  d’antidépresseur de 75 mg le matin,
  2. anxiolytiques à prendre en cas de crise d’angoisse.

 

En mars, je rencontre Agathe. Elle devient une amie. Elle, aussi, est dingue, dans un autre genre. Très vite, l’on croit se comprendre dans la souffrance et surtout qu’importe son origine. Conseil à la va vite, thérapie monoprix mais tellement chargée de bienveillance : va chez Maboule, il est psychiatre tu pourras vérifier que le traitement est adapté à ton mal être et lui raconter ce que tu m’as dis. Me voilà partie chez doc Mab. Je pleure, je m’expose. Je me raconte   sans culpabilité.

 

Avril 2010, Ordonnance du médecin psychiatre

  1. deux cachets d’antidépresseurs de 75 mg le soir au coucher,
  2. anxiolytique, 1,5 le soir au coucher.

 

Dépression. Oui je pleure, je connais la cause. Un chagrin d’amour. Ce n’est pas la première fois. Alors ?

« Une relation adultérine » dit le bien pensant, la grenouille de bénitier.

J’ai mal aux tripes. L’angoisse m’égorge. M'étreint. Me malmène. Je suis morcelée, un champ de ruines. Le ressentiment atteint son point culminant.  Je n’ai pas de honte. Je déballe. Au loin, l’amertume. Je ne regrette rien, ni le beau, ni le moche. J’ai appris sur moi. Je suis une impulsive. Je suis une exaltée. Un autovibromavie. Un Godmavie. Mais voilà, dans cet apprentissage sur moi, j’ai perdu ma distance émotivaffectvie.

 

Malheureusement, je peux aussi me présenter complète comme une galette. Vous n’y verrez que du feu. Une tête, un cou, un torse, des jambes, des pieds, des yeux, une bouche, un nez.  Je me réveille. Je croque la vie, la dévore. Je m’imagine invincible. Cocktail vosgien, alsacien, auvergnat. Un ouragan, une fougue. Tandis que dans mes jeunes années, je ne suis que l’ombre de moi-même. Réservée, secrète, impossible Madame Non. Une façon de me prostituer : ne pas déplaire, ne pas déranger.

 

Du plaisir.

Jusqu’à… ce que naisse cette rancœur, cette peur. A vomir. M’a t-il contaminée ? Sûr, il m'a inoculé de son poison. Il a ferré sa proie, moi; Ou suis-je ainsi faite pour toujours ? Je vais te jouer le même tour. Moi aussi, j’apprends vite. Tu me croyais polie et naïve avec l’intelligence du respect. Oui, j’étais toujours à t’interroger, t’écouter. Curieuse de ton histoire. Tu t’es planté mon grand. Je n’ai pas l’intelligence du respect envers les pervers narcissiques. Je laisse cela aux médecins. Je ne peux rien faire pour toi. Par contre, je démarre un grand chantier égocentrique. Tu m’as offert la plus grande des aventures qui soit. Partir à la quête de mon miroir sans tain. Me rencontrer une nouvelle fois. Être au plus près de ce que je suis et ne plus souffrir de ce que ton comportement a brisé chez moi. Être honnête avec moi-même. Ne pas en culpabiliser. Et surtout, apprivoiser l’affect. Les sentiments sont à réserver à mes vraies belles rencontres à condition d’avoir fait preuve, au préalable, de discernement. Reconnaître mes véritables amis. Prendre le temps. Ça parait facile et pourtant…

 

En attendant, qu’est ce qui déconne ? Comment en suis-je arrivée là ? J’ai perdu mon imperméable. Il me l’a arraché cet amour. Vite, le retrouver. Je dépose plainte auprès du psychiatre. Reprenons les faits Mademoiselle Auclair.

 

Avec mon compagnon, nous organisons une soirée « Remise de prix Virtual Regatta. ». Un ami, Jean, a confectionné deux médailles. A son arrivée, je suis encore dans ma salle de bain. Il monte m'y retrouver. Prétexte :  dire "bonsoir". En fait, il me déclare sa jalousie vis-à-vis d’un concurrent « Piquet de Grève ». Quel meilleur endroit pour se laver la tête. En effet, tout au long de la compétition, je flirte avec ce presque anonyme. Nos voiliers se superposent pour ne faire plus qu’un.

Consommation d’un amour virtuel. Pendant quatre mois, nous échangeons longuement via mail, via messenger et sms. Un jour, le plus simplement du monde, il m’écrit « je t’aime ».

Piquet vit en Suisse, père de trois enfants, une femme, lui cadre infirmier en psychiatrie. Une relation aliénante s’invente.

Néanmoins, l’histoire prend fin de notre initiative respective. Cette relation est habillée d’humour, de fantasmes. Une enveloppe volup…tueuse. Un corps à corps avec les mots, les maux. Je me régale.

 

Je ne reçois pas la première médaille mais la seconde. Aucun sens objectivement dans cette course virtuelle. Alors…

 

Tout cela est-il anodin. La machine est en route. J’amorce un virage. Vais-je ralentir ? Accélérer ? Quel permis pour conduire ce type d’engin ? Cette route est bordée d’un fossé. S’y précipiter. Ou pas.

 

Quelques jours plus tard, lors d’un dîner, Jean est appuyé sur une cheminée, je lui fais face. Notre tête-à-tête tourne autour de la séduction. J’insiste sur l’inutilité de lutter contre. Pour moi, dès lors où un individu entre en interaction, duo, groupe, assemblée, il use de sa rhétorique. De sa personnalité. Il veut convaincre. Il veut séduire. Il veut être aimé ou tout au moins apprécié. Jean me déclare « oui mais moi c’est différent, je t’aime ». Y en a t-il une ? Convaincre de son émoi amoureux et non d’un élan d’amitié, ou de l’utilité d’un projet...

Je m’entends lui dévoiler mon attirance. En effet, j’acquiesce à sa déclaration. Je lui réponds « moi aussi ».

 

Jean n’a pas fait d’étude littéraire. C’est un manuel. Néanmoins, observant constamment les gens, il s’approprie leurs propos. Pire, il décrypte votre fonctionnement pour en jouer avec vous, à votre insu. Ça, je le découvre trop tard. La nouille. Tel un horloger, il manipule mes rouages. Il me tient par les aiguilles. Il décide de mes heures. Qui de nous deux va décider de remettre la pendule à l’heure au moment voulu. Ce sera toujours lui. 

 

Il est 21 h. Nous passons à table. Catherine, sa femme s'est affalée sur le canapé. Est elle ivre ? Elle est arrivée portant son visage entre ses mains. Les traits crispés, mâchoire serrée. Pas l'ombre d'un sourire. Le visage d'une vieille. Acariâtre dans le corps d'une cinquantenaire bien conservée. Le corps nonchalant.

Une divergence.

Un  anachronisme entre ses deux.

 

Deux jours après cette déclaration mutuelle, Jean nous invite à prendre l’apéritif sur son bateau.

Un voilier.

Un me voilà, Là.

Après quelques verres, je suis envahie d’un désir impérieux d’uriner.

Solliciter les toilettes du Maître de Bord.

Un ami où, aujourd’hui quelqu’un que je tenais pour ce groupe nominal, m’encourage à demander au Capitaine cette permission. Retournant cette situation ridicule dans tous les sens...une seule issue, supplier son hôte pour user de ses toilettes navales.

A l’instant même où je pose ma requête, je sais ce qui va s’ensuivre.

Jean m’y conduit, m’enseigne l’utilité des manettes. Ne laisser aucune trace de son passage.

Je ne l’écoute pas. Je le regarde. J’attends. Le regard rieur.

Il se tourne vers moi.

Ma bouche vient alors déposer un baiser sur ses lèvres. Goûtez au sien s’il daigne répondre. Jean se retire, me regarde, sourit,  saisit mon visage entre ses mains pour, enfin, me livrer ses baisers. Ils se succèdent.

Je voudrais cette valse incessante.

 

Un premier baiser est différent de ceux troqués par le passé. Partenaire différent, nouveau fantasme. Sans se calculer, je le vois se conter. Agile, savoureux, se laisser goûter.

La bouche sera fine ou voluptueuse, avide, accaparante, suave ou prudente. Elle vient se poser sur une joue, un front, au creux d’une oreille, sur la nuque, une main, au creux d’un bras, d’un genou, sur une fesse, un sein, sur des lèvres,

un sexe : lécher, fouiller gorge profonde ou petit Jésus.

Selon l’endroit, son touché vous révèle un secret.

 

Chaque baiser arbore un habit différent. Il peut vous mettre l’eau à la bouche. Vous en retirer les mots…Il est éveil, plaisir des sens. Il est une marque d’affection, de confiance, un préliminaire amoureux…Il peut être irrecevable, dégoutant, dérangeant, trop dévorant.

Cette bouche va-t-elle vous offrir l’hospitalité ? Donner naissance à l’alchimie de deux corps, de deux âmes ?

 

Et nos yeux ? Un regard ne peut il venir embraser un autre, ne peut il constituer un baiser ? Ne peut-il se déposer…papillon ?

 

Un seul baiser ne pourrait résumer tous les autres ?

Qu’en sera-t-il du dernier si les deux partenaires sont informés de la fin inéluctable de leur histoire ?

 

Il nous faut se détacher. Rejoindre le groupe.

 

Je suis une chaussure au bal des débutantes. Pour cheville étroite, le pied fin. La sensation de scintiller. De haute  manufacture. Tendance. Je suis toute neuve. Doublée d'un daim léger, velouté. J'ai envie de danser.

En fait, je vais apprendre.  Je  suis une cigarette. Gauloise. Sans filtre.  Je suis bien allumée. Lentement, je vais me consumer.

 

Jean est marié, depuis 29 ans, à Catherine. Je fais sa connaissance dix ans plutôt par le biais de mon compagnon. Ils sont enseignants dans le même lycée. Dès lors où je l’entrevois, je suis séduite par ce visage, ses yeux bleus, tellement bleus. Ce corps fin, frêle, vouté. Le cheveu jamais coiffé. Ou alors façon stone, ce qui lui donne une allure ridicule.

Plus tard, je remarque une forme d’inconsistance. Présent physiquement, je surprends son regard ailleurs. Je suis sûre qu’il acquiesce, mollement, à des conversations qu’il ne suit pas. Il peut traduire une forme d’ennui. Souvent ivre, le bleu de ses yeux prend une teinte jaune. Cireuse.

A chacune de nos rencontres, constamment nous nous  chamaillons. Jeux de séduction enfantins. J’adore.

Pourtant, j’avais établis, jusqu’à ce jour, une barrière : l’interdit amoureux.

 

Je déambule dans le labyrinthe de mes pensées. Je cède parce que je le crois sincère à cet instant, parce que je me crois libre. Tout simplement.

 

Les lendemains sont souvent moins joyeux. Je ne le savais plus. Un déni ou mon ignorance. Je le découvre. Je fête mon anniversaire. Pour l’occasion un pique-nique nautique est organisé. Jean se présente distant, froid, le regard fuyant. Il m’embrasse rapidement comme s’il me connaissait à peine ou pas du tout. Pas comme à son habitude avec moi.

Il m’ignore.

L’angoisse me saisit. Je ne sais plus que faire de mon corps, de ma bouche, de mes mots. Je ne sais plus parler. J’ai oublié. Je ne comprends pas son attitude.

 Mouillage. La fête peut commencer.

Après avoir enjambé le balcon de son voilier pour démarrer l’apéro, sautant, j’atterris sur un rail. Une intense douleur. Ma cheville. Je ne peux plus bouger, piégée dans un seau d’eau de mer. Le pied.

Je dois jouer la femme heureuse. C'est mon anniversaire.

Cet accident m’autorise à quelques écarts. Intérieurement, démolie. Je voudrais disparaître de la surface de cette eau. Elle est rance.

La journée s’achèvera. Je ne saurai jamais si quelqu’un a remarqué quelque chose, ce jour-là.

 

Le lendemain, direction les "urgences".

Radios.

Diagnostic : Foulure, deux ligaments déchirés.

Arrêt maladie : une semaine.

Prescription : attelle trois semaines et rééducation.

J’en ai besoin. Je sombre.

 

Je ne ressens aucune culpabilité vis-à-vis de mon ami. Je ne suis que tristesse, mélancolie, déjà. J’ai perdu pied. Je suis noyée. Plus rien n’existe. Une guerre, un séisme et alors…Je m’en fou, j’ai mal. Seule cette douleur compte. Le reste peut disparaître. Ouais à n’y rien comprendre. On voudrait que ça s’arrête et l’on s'y centre. On appuie pour atteindre une douleur que je nomme paroxystique, à cet instant.

 

Un « je t’aime », un simple échange de baisers. Déjà la pensée de me dire « c’est fini » m’est insupportable. La folie m’étreint. Je m’y accroche.

 

Quelques jours après, j’appelle Jean. Il me répond que "notre histoire est impossible. Je t’adore. je ne peux me passer de toi.". Il ajoute « on va trouver un moyen ». Et se reprend, en évoquant un conflit cornélien. Mon compagnon est son ami.

J'acquiesce, je lui raccroche au nez, il n'a de cesse de me rappeler. une amie a beau me répéter de ne plus répondre, je n'y arrive pas. Je suis piégée. 

Je raccroche en pleurs. Ma vie m’a filé entre les mains. Ceci de ma propre initiative à ce que je crois. Un plaisir égocentrique ? en tout cas, me voilà dans le décor.

Nombreuses sont les occasions où nous nous revoyons. Chacun est toujours accompagné. Son regard me fixe, constamment. Je le sens comme une invitation. Insupportable, j’ai envie de me laisser happer. Que me veut-il ?

Je lui demande, j’exige qu’il cesse ce jeu.

Il refuse. « Je ne peux m’en empêcher, » me dit-il, « j’ai envie de t’embrasser. ».

Je m’abuse en croyant prendre de la distance. Il m’appelle en rafale jusqu’à ce que je décroche mon combiné. Et il me chante le souffle du vent. Je dois comprendre qu'il lui faut du temps. Il m’invite au restaurant. Les restaurants s’en suivent. Des baisers. Mon Dieu qu'ils sont bons. Je les aime.

Jean n’est pas disposé à aller plus loin. Il a peur. Il ajoute qu’il aura besoin de s’enivrer fortement pour s’y abandonner.

 

A cette époque, je partage mon bureau avec Anne-Cécile. Elle deviendra ma meilleure amie. Elle vit en couple avec deux enfants.

Je lui fais part de chaque sms que Jean m’envoie. Mais aussi de ces longs silences. Silences qui m’étreignent et m’angoissent. Je suis au travail. Je pleure. Je lui envoie mille et un sms. En effet, il peut me laisser choir quatre à cinq jours sans explication. Le processus de dépendance est enclenché.

 

Un matin, Anne-Cécile me fait part de sa séparation. En effet, le père de ses enfants lui annonce qu’il la quitte.

 

Nous évoquons ensemble la vie de couple, ses joies, ses vicissitudes. Nous rions, nous pleurons. Je lui raconte Jean. Anne-Cécile ne me juge pas. Une sage ? Son ex-compagnon a une relation qu’il a sans doute entamée alors qu’il était encore en vie commune avec elle.

 

Les vacances d’été sont là. Je suis en arrêt maladie depuis le 23 juin.

Jean part sur son voilier avec sa femme pendant un mois et demi. Destination le Portugal, escale finale Porto. Ils n’y arriveront jamais. Espagne, arrêt saisonnier à Ribadeo.

Jules et moi partons dans nos familles respectives. Nous rejoignons également, des amis sur un camping. Les gorges du Verdon. S’en suit la côte Basque pour arriver en Espagne du Nord. Trois jours avant de repartir, nous finissons par  rejoindre Jean et Catherine. Un autre ami les accompagne. Ils ont accosté dans le petit port de Ribadeo. Le hasard les amène à couple d'un voilier de notre région. Deux hommes et une femme.

 

Je dormirais sur leur bateau après avoir fait la tournée des bars avec F. et JM. Mon réveil se fera dans la quatrième dimension. Jean sort de sa cabine. Je suis couchée sur l’une des banquettes du carré. Il se penche sur moi et m’embrasse, m’embrasse. Sa femme se trouve juste à côté. Il s’en retourne.

Arrive l’heure de la toilette. Il me propose devant Jules de l’accompagner prendre sa douche afin de me prêter ses affaires de bain, serviette et savon. Je n’en ai aucun. J’hésite. Je demande à Jules si nous avons le temps. Il acquiesce.  Une douche pour deux au menu ce jour là. C’est tout.

 

Catherine, femme de Jean. Tantôt brune, tantôt blonde, tout comme les histoires qu’elle se raconte et qu’elle relate…un fond de mythomanie. Alors qu’elle fait connaissance avec son futur mari, elle lui dit avoir eu un cancer du sein, dixit Jean. Il me dit qu'il réalise trop tard.

Je me remémore lors d’un premier repas chez Jean, Catherine nous prend en aparté. Elle nous relate qu’ils ont connu la perte d’un fils âgé de quatre ans. Jean venait le chercher de l’école et l’attendait de l’autre côté de la rue. Le voyant, l’enfant traverse. Il se fait percuter. Un bus. Il décède. Catherine nous enjoint de ne évoquer ce drame avec Jean. Il ne va jamais sur la tombe de son fils. Il aurait rayé cette partie de vie. Elle nous expose sa souffrance d'un père qui ferait le déni de son enfant. Les traits de son visage se distordent.

 

Quelques années plus tard alors que je déjeune avec la meilleure amie de la sœur de mon futur amant, une collègue, j’évoque cette triste histoire qui, pour moi, n’a pu que déstabiliser le couple et amener autant de tristesse chez cette femme. Ma collègue me dévisage avec insistance et me répond aussitôt, « ce n’est pas possible, une histoire pareille, sa sœur me l’aurait racontée ». A demi-mot, elle me fait comprendre que cette femme a toujours eu des problèmes psy. Elles ont fréquenté le même collège.

 

Nous entendons Catherine raconter un passé de toxicomanie. Elle évoque un Jean "sauveur". Tous la croient volontiers compte tenu de la fadeur de son visage, dotée de deux expressions : la froideur accompagnée d’une distorsion des traits. De son histoire, elle la décrit misérabiliste. Me plaisant à projeter, je me dis que dans quelques années, Catherine évoquera une opération de chirurgie esthétique ratée. Je plaisante et c’est mal ! Catherine se décrit victime, j’ajoute : d’elle-même…comme beaucoup d’entre-nous.  Ce propos est jugeant avec l'humanité entière. C'est trop drôle. Je l’assume.

Catherine a la cinquantaine, le visage marqué, non par les rides mais par ce que j'appellerais, un trop d’alcool. Un auto abus psychique. Je veux dire, une façon de s’abuser elle-même en s’inventant ses couplets.

Sans aucune jalousie, la première fois que je l’aperçois, une fadeur, un rictus. Des yeux bleus sans éclat. Des yeux noirs, du deuil. Pas de celui de la perte d’un être cher, celui du mal être. Un teint toujours blafard. L’été, elle l’agrémente de produit autobronzant laissant des marques à ses chevilles. Pour mes sens, elle a le don du mauvais goût. Elle se fagote, ne sait se mettre en valeur… (En cachette, je vous dirai que je lui trouve des airs de petit goret mais je ne vous le dis pas car c’est très méchant de juger les gens sur leur physique.).

Catherine est son propre chemin de croix. Elle se complait dans sa tristesse, ne cessant de geindre sur son sort, ses parents, son mari. Elle fait état de sa vie sexuelle en public. Elle dénigre Jean par des propos castrateurs alors qu’il peut se trouver à ses côtés. Lui parait ne rien entendre. Je comprendrais à mes dépens qu'il est tout aussi malsain.

Je vous enjoins de ne jamais rien lui raconter. Elle déforme les propos et n’en retient que la partie négative. Je la prénomme « la gazelle locale, tout ce que vous ne savez pas encore sur vous, elle le sait déjà ». Gazelle car elle est fine, osseuse. Allez,1 mètre70 au pifomètre . Elle réitérera souvent à son mari « Alice n’a vraiment pas de seins ». Pourquoi lui tient-elle ces propos ? Pourquoi mon amant m’en fait il part ? Je trouve mes seins mignons. 43 ans, je les assume. Pleinement.

 

Enfin, lorsque Catherine ouvre la bouche, une voix gouailleuse s’éparpille et exhibe souvent un esprit abêtit.

 

Sans doute ce qui m’a amenée à être touchée par Jean, …il est aussi doté d’un certain charme, clown, impossible Monsieur Non, malicieux, frileux, effronté, calme, acrobate à sa mesure,…et manipulateur. Il peut me dire « c’est ma femme qui m’a choisi »…Je lui réponds « certes, mais tu t’es laissé choisir, pas de hasard... ».

 

Il est difficile de décrire la relation que j’entretiens avec Jean ou plutôt qu’il entretient avec moi. Je n'ai pas le volant. Je ne suis pas la clé de démarrage. Je suis la petite voiture du petit garçon. Un jouet.

 

J’aimerai pourtant réussir à vous faire comprendre avec mes mots comment il joue .

Suite à ma première séance chez Doc Mab, j’apprends qu’il faut « pardonner » pour se « pardonner ». Il est affaire d’estime de soi. Ill n’est point besoin de démontrer à l’autre qu’il a tord, l’important étant de penser que j’ai raison. Ne pas entrer dans son cercle vicieux. Apprendre à se protéger des personnes toxiques pour soi. Lâcher-prise. Se dire, si une fin se produit, j'ai vécu cette histoire, je n’ai rien perdu.

Faux. J'ai perdu mon équilibre. Je me suis ratatinée. Je suis écorchée de tous les côtés. J'ai mal, je pleure.

J'ai bien perdu mon sourire.

Non, il est là. A moi d'en prendre le commandement. Je peux décider de sourire.

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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 20:41

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