Chers lecteurs et lectrices,
Un dernier extrait. Il est temps pour moi de reprendre tout ce méli mélo dont je vous fais part depuis plusieurs mois. Je vais imprimer, découper, corriger, ajouter. Loin de moi, l’idée d’une édition. Simplement laissez une trace romancée des sentiments qui nous traversent, de ceux que l’on a reçu enfant et qui, un jour, vous explose au visage, qui font la construction de nos enfants qui ne passent pas indemnes nos souffrances.
Alice a reçu une surprise. Un mail de Barnabé ! Persuadée qu’elle n’aurait plus jamais de ses nouvelles, le voilà qui rapplique.
Alice est ravie. Alice l’appelle. Un rendez-vous est prévu pour se raconter. Son dernier ouvrage est prêt. Il lui en propose la lecture.
Les habituels ont déjà leur copie. Alice est la petite dernière*. C’est un rôle qu’elle connaît bien.
Depuis plus de huit mois, elle n’a reçu aucune nouvelle bien qu’elle se soit excusée de son débordement suite à ses propos, son cadre. Elle avait quitté son appartement en lui claquant la porte au nez. Forte de son expérience avec Jean. Triste parce que le constat s’avérait identique.
Pendant leur conversation, Barnabé évoque Agathe, Jean, etc. La gorge d’Alice se noue. Parlant de Jean, il lui dit « Il manque sans doute d’affection, je ne crois pas que ce soit facile pour lui…» Alice répond à côté disant qu’elle a cloisonné toutes les portes dont il pourrait se servir pour la contacter. Barnabé rétorque « en es-tu bien sûre ? ». Oui, Alice en est sûre.
Barnabé explique qu’il l’a croisé deux ou trois fois sur la cale et à eu l’occasion d’échanger avec lui.
Echangé sur quoi ? Oui cela interroge Alice. Mais elle décide un lâcher-prise. Ne pas savoir. Cela ne pourra rien lui apporter.
Barnabé à fait une analyse. Alice, quant à elle, suit une thérapie.
Barnabé dit « je ne crois pas que ce soit facile pour lui. ». Alice ne répond pas. Elle pense « Et alors, c’est son problème, j’ai déjà assez du mien. Barnabé, tu parles avec Alice. Pourquoi lui dis tu ca ? Tu ne fais pas preuve d’empathie à son égard. Par contre, tu en fais preuve vis-à-vis d’un type que tu as peu cotoyé." Barnabé appuie là où Alice souffre. Elle pourrait penser qu’il n’en sait rien. Non, car il lui apprend qu’il lit ces écrits sur son Blog. Comment y est il arrivé ? Il connait mon pseudo. Elle ne lui a pourtant pas donné. Il faut laissé le mystère là où il est. Sans doute un oeil curieux venu chez elle. Sa page affichée et bing !
Barnabé serait-il taillé à vif de lire qu’un autre manque à Alice et que ce n’est pas lui ? Pourquoi pas ?
Aurait-il oublié son travail d’analyse ? Peu probable seulement, l’enseignement n’est pas le même d’autant plus lorsqu’il se déroule avec un psychiatre. Les deux travails amènent à une réflexion différente.
Aurait-t-il cru qu'Alice parlait de lui ? Non.
Quant au fait qu’elle ait rompu tous les liens qui pouvait la relier à Jean, cette question du « En es tu bien sûre ? » peut être un brin de perversion inconsciente chez Barnabé. Il a suivi une analyse, il n’est pas analyste pour autant. Sa petite question nous le démontre.
Jean serait aussi l’un de ces lecteurs ? Alice ne veut pas y penser. Quel cadeau pour lui. Pure projection, néanmoins « Alice pense à moi, elle écrit à mon sujet, je l’ai suffisamment marquée pour ça. Je suis décidemment trop fort. Elle m’appartient par l’esprit même si je ne l’ai pas par le corps. Les autres pourront la lire aussi. Moi l’aîné qui n’ait jamais été que le second de mon petit frère, même lui n’a, n’aura pas ça. Je suis inscrit à la postérité dans le village de Moncul. Tous ceux qui m’ont connu, l’ont connu, nous reconnaitrons. »
Alice, en cet instant, se dit « si tu veux mon gaillard, fais lire à tous mes bavardages à ton sujet, mon blogrank va exploser, rires. ».
Pourquoi Barnabé s'est il pointé hier dans sa boite à mail ?
A sa question, il lui donne pour réponse ce même jour :
« 6 mois ? Je ne savais plus, aucune conscience du temps.
J'ai hésité quelquefois. Aucune envie de déranger ou de faire mal les choses.
Mais bon, c'est aussi la vie, d'y aller, de voir.
Parce que j'ai toujours de l'estime et que je te sais riche en personnalité, avec la crainte toutefois des débordements.
Voilà. Pas plus.
Bonne soirée, jeune fille.».
Alice sourit à la lecture de ce message. « Jeune fille », elle qui aura bientôt 45 ans. Elle n’en attendait pas moins de Barnabé. Elle se dit qu’il n’en aura pas plus de sa part à elle. Si le temps passe si vite chez lui, qu’il y reste.
Chez Alice, du temps, on le goûte, on s’en délecte, on en fait profiter l’autre, on en prend soin.
Barnabé est toujours aussi délicat et polit. Aussi fin que son congénère, Jean, mais dans un autre style, plus agressif.
Alice fait part à sa meilleure amie de cette reprise de contact, elle lui a transmis texto le message de Barnabé, voici sa réponse : « l'estime pourquoi pas! Mais à qui sert-elle? A toi ou à lui?
Maintenant fais dodo et bonne nuit avec l'idée que tu es désirable, estimable, riche en personnalité.... Il est lucide quand même:-D
Bisous. ».
L’amie d’Alice est lucide, elle aussi. Elle lui a transmis texto l’explication qu’il donnait à sa reprise de contact avec elle. Alice écrit « Quand je lis des fleurs, je pense à mon enterrement. » Cette petite phrase n’est pas d’elle.
Barnabé a trois ou quatre enfants. Le dernier doit avoir cinq ans, il ne l’a pas reconnu. Il n’en voulait pas. Cela lui appartient. A son aîné, âgé d’environ 25 ans, il verse encore une pension alimentaire de 180 euros alors que Barnabé n’est plus soumis à cette obligation alimentaire puisque son fils gagne sa vie. Il ajoute que « c’est leur mère qui ne fait que l’emmerder en passant par les enfants. ». C’est possible et alors ? Il paie le prix de sa culpabilité. Il ne s’est pas occupé d’eux sauf financièrement. Il écrivait. Il travaillait. Il allait voir ses maîtresses. Il n’avait pas le temps. Il était fatigué.
Aujourd’hui, Barnabé ajoute qu’il laisse un mot dans chacun de ses ouvrages pour ses enfants, leur disant qu’il les aime.
Alice se dit : puissent ils un jour s’en contenter et l’accepter. Barnabé l’explique à travers ses écrits, une vie difficile où il a du trouver les clés par lui-même. Alice remarque combien il lui en manque encore. Lui semble s’en accommoder. Présenter un pardon. Quel juron pour un ancien du séminaire !
Avant notre fâcherie, sa fille l’avait appelé pour lui annoncer une grossesse. Alice l’interroge à ce sujet. « Alors ce bébé ? » Barnabé répond ‘il n’y en a pas ». Alice insiste « fausse couche, décès, IVG ? ». Des silences. Il parle disant qu’elle est repartie chez sa mère. Alice réinterroge. Elle obtient enfin un « je n’en sais rien. Elle sait qu’elle peut m’appeler quand elle veut et venir chez moi. Elle l’a déjà fait pendant six mois. »
Barnabé se rassure ainsi. Il accueille format hötel ses enfants. Il est totalement disponible aujourd’hui pour abriter sa nichée.
Barnabé aime ainsi. Du moins, est-ce l’idée qu’il se fait de l’amour. Une idée très personnelle. Il ne faut pas en attendre davantage. Son travail avant tout. Les autres ensuite. Souvenez-vous, il devait annoncer dans les diex jours s’il allait vivre avec son amie. Une amie qui se scarifie le visage, tellement. Elle est obligée, lui dit il, de se plâtrer le visage à coup de fond de teint pour masquer ce mal être. Elle n’est pas vraiment jolie d’après lui. Un visage trop marquée par la souffrance. Il aurait aimé l’emmener dans des clubs échangistes mais il ne l’imagine pas. Son visage ne susciterait rien chez l’autre. Voilà ce qu’il dit d’elle. Il ajoute aussi qu'elle est intelligente.
Et pour se prouver qu’il y est réellement attaché, il a fait des rencontres via internet. Aujourd’hui, c’est ainsi qu’il l’explique. Aucune n’a retenue son attention suffisamment pour qu’il la quitte ou alors se dit il, c’est parce qu’il y est attaché. Petite politesse avec soi-même. Voici une bonne manière de vivre heureux, dégagé de la moindre culpabilité. Vérifier. Néanmoins, il y va chaque week end. A compter du vendredi après midi. A son retour sur Bordeaux, elle lui a préparé à deux reprises son sac. Un début de vie de couple ?
Barnabé vit donc avec son amie aujourd’hui. Non. Pourquoi ? Il devait tout d’abord écrire son livre. Alice déduit qu’il s’agit donc de son dernier ouvrage. Il rêve toujours autant d’être édité. Ainsi obtiendrait il la reconnaissance de ses enfants, fiers d’avoir un père qui si il n'a pas toujours été disponible affectivement, si rarement, ce n'était pas pour rien. Il pourrait se trouver invité à une émission : Bibliothèque Médicis, Au Fil de la Nuit, Les mots de minuit, etc et à France Culture, pourquoi pas ? Alice le lui souhaite sincèrement. Juste une forme de bienveillance chez elle, une déformation professionnelle.
Ils ont donc prévus de se revoir. Comme Alice n’a pas d’autres disponibilités pour le rencontrer, elle lui propose un vendredi après-midi, il répond « compte tenu des températures actuelles, je ne pars que le samedi midi, il n’y a donc aucun problème. ». Habituellement, il part le vendredi midi. Amusant, ne trouvez-vous pas ?
Alice admire le cerveau humain. Comme il est doué quelquefois pour s’arranger avec lui-même, ne pas souffrir. Barnabé est doué à ce jeu par contre ses jokers sont de très mauvaises qualités. Autant en sourire.
La cale. Alice ne va plus sur cette cale sauf accompagnée de son mari. Ce dernier ne voit plus l’intérêt de posséder ce voilier. Ce qui l’intéresse dans la voile, c’est l’ambiance. Et là, Alice a fait choux blanc. Plus personne pour partager ce loisir. Tous se sont rallié à Jean. Tous attendaient que son mari la quitte. Il ne l’a pas fait. Il a perdu l’ambiance. Il a gardé sa femme. Ils sont heureux ensemble. Réinventer ne fut pas difficile. Ils sont dotés d'un fort potentiel d'imagination. Et puis, un respect mutuel qui ne les avait pas quitté.
Alice informe son mari lorsque Jean lui envoi un sms et elle le fait savoir aux gens qui l’entoure ensuite. Alice n’a rien à cacher. Une fois, elle a pris l’initiative de lui en envoyer un, aussitôt, elle en a parlé à son mari. Alice veut se protéger d’elle-même. Elle a appris à se connaître durant tous ces mois qui ont suivi la rupture.
Alice n’a pas de rituel, elle ne va pas chaque jour à la même heure dans un café, faire ses courses, etc. Alice n’a pas d’horaires fixes. Alice est insaisissable, sans habitude.
Voilà donc Barnabé saisit d'empathie pour Jean. Jean auquel Alice pense chaque jour n’accepte pas ce sentiment. Alice n’a pas oublié toutes ses paroles, ses mots, ses promesses pour qu’elle reste sa maîtresse le plus longtemps possible, ad vitam eternam pourquoi pas ? Ses mots qui disaient « je ne peux pas vivre sans toi (…) je voudrais que J. me demande de m’occuper de toi (…), un amour inaltérable etc.
Et le jour, où le choix se présente à lui, il en fait un tout autre. Certains évoquent cela en termes de liberté. « Il a voulu garder sa liberté ». Où est la liberté de vivre avec quelqu’un dont on refuse ou ne prend pas l’amour, l’affection. L’amour serait prison ? L’amour ne se constitue t-il pas deux entités bien distinctes où chacun va et vient à son rythme. Sa seule condition pour une existence durable est liée au respect de sa parole, du cadre posé ensemble que l’on réajuste avec le temps. Aimer l’autre plus que soi pour le laisser partir, pour le savoir heureux. Et ce choix ne serait pas facile pour lui ?
Alice n’a pas eu de choix à faire, il s’est imposé à elle. Alice vit encore aujourd’hui un traumatisme. La prescription de Doc Maboule est restée la même pour elle. Si les 9 mg d’anxiolytiques étaient passés à six, ils sont revenus depuis la quinzaine avant Noël à la dose initiale. Pas de baisse au niveau des antidépresseurs. Sa souffrance prend quelquefois de la distance. Elle vit se répit, en profite, elle peut même dire qu’elle est heureuse.
Alice a lourdement payé la note. Tous ceux qu’elles pensaient ses amis lui ont tournés le dos. « Et ce n’est pas facile pour lui ? ».
A son retour de croisière, lui et sa femme ont invités 150 personnes environ dont ces amis là. « Et ce n’est pas facile pour lui. ». Ils ont invités des personnes qu’ils ne voient quasiment jamais et qui peuvent habiter à côté de chez eux. Ils ont invités Agathe et son ami alors qu’au moment même où il voyait des liens se tisser avec Alice, Jean partait faire du vélo avec J. pour lui en dresser, au cours de la promenade, l’image d’un sale type, d’un arnaqueur, d’un paresseux, d’un mauvais gestionnaire. Il a été jusqu’à dire à Alice qu’Agathe était sans doute comme lui, une profiteuse. « Et ce n’est pas facile pour lui. ». Il a invité un passionné de modélisme qu’il ne cesse de dénigrer. Et tant d’autres… « Et ce n’est pas facile pour lui. ». Il a réussi à glisser cela à Barnabé. Et Barnabé s’en fait le porte-parole. Oui, Alice n’a pas fermé toutes les portes. Il lui suffit d’écouter Barnabé pour le réaliser. Correction, Barnabé est venu rouvrir la porte.
Comment Alice ne peut elle pleurer en entendant cette phrase « Et ce n’est pas facile pour lui. ». Elle le connaît de 10 ans, il le connaît de deux ou trois rencontres.
Jean est un roi dans son royaume. Il sait jouer des autres comme il se joue de lui-même. Et ce ne doit pas être facile de jouer, d’être dans la maîtrise de soi, de ses propos, de ne pas se contredire. Il n’y a aucun « lâcher-prise » chez cet homme. Il est dans un contrôle constant de sa personne. L’une de ses collègues lui fera remarquer qu’il peut s’afficher devant certains maquillé comme un clown triste, une allure dépressive et le temps suivant avec d’autres sur un ton blagueur ou concentré.
Récemment Alice a appris que l’un de ses élèves s’était coupé un doigt lors de l’un de ses cours sur une machine. Sans nul doute, une épreuve pour lui, il n’a pas eu le contrôle, quelque chose lui a échappé. C’est peut-être la seconde fois.
En attendant, Alice ne contrôle rien. Elle exagère un peu tout de même. Son blog est un exutoire.
Alice peut être décrite par Barnabé comme un ouragan qui se lève à l’impromptu. Sans doute devant une forme d’injustice. A chacun sa vérité. Autant s’arranger avec celle qui nous rapporte. Avec la sienne, elle a vu son dessous.
La plus part de ses amis masculins de l’époque aurait tout à fait été partant pour une partie de jambe en l’air. Sauf qu’elle ne les a pas choisis… petite blessure d’amour propre Messieurs ?
Quelle petite salope cette Alice ! Les victimes déclarées sont le mari et l’amant. Ce dernier devrait porter plainte pour viol, c’est évident. Le premier pour violation de domicile.
Et cet amant, Dieu qu’il lui en a raconté sur les uns et les autres. Sa dernière maîtresse était frigide parait il. Il la rejoignait en présence de son mari. Ce dernier préparait le repas et lui allait la rejoindre dans son lit, à l'étage. Et là, ils regardaient la télévision. Il me racontera qu’elle n’a pas voulu quitter son mari. Croyez moi ou pas, je ne l’ai pas cru un instant. Pourquoi ? parce que la femme de Jean nous a donné multiples versions de cet adultère dont elle souffrait, version soufflée par Jean afin de ne pas perdre sa femme. Non qu'il l'aime, juste une habitude, une plante grasse au mileiu de la pièce. Et parce qu’il n’hésite pas à se rappeler à haute voix qu’elle a pu le gifler. Comme je la comprends. L’alcool fait perdre la mémoire. Jean boit beaucoup. de l'alcool. L’alcool peut construire une personnalité manipulatrice.
Ici, il a bien œuvré.
Sa femme souffrirait aussi du même symptôme.
Elle qui pouvait dire, du temps où Alice la fréquentait, à qui voulait l’entendre « heureusement que je connais bien mon corps car je suis obligée de me terminer avec lui. C’est horrible de rester sur sa faim. ». Que dire de tels propos. Glacial, sans affection, ni respect.
Ah si chacun répétait ce qu’il a pu entendre. Alice est remplie de secrets confiés par Barnabé au sujet d’Agathe, par Jean au sujet de sa femme, de sa maîtresse, de ce qu’ils nomment ses amis. Alice, elle-même est un secret. Barnabé ne dira jamais qu’il la voit ou la revoit. Jamais. Cela pourrait blesser les autres ou lui nuire. Et les autres, il faut les protéger pour se protéger. Alice, elle, peut tout encaisser. Forte Alice. Le Fort d’Alice. Indestructible.
Alice est constante avec son mari. De l’affection et du rire tous les jours, des discussions. Alice n’est pas un ouragan. Le cadre entre les parties est respecté. Alice accepte ses tords et sait s’en excuser. Son mari fait de même. Ils mènent une vie paisible. Une relation construite, aboutie.
Alice remarque chez les autres qu’ils restent le plus souvent campés sur leur position. Autant leur laisser penser qu’ils ont raison, Alice reprend juste les propos qu’ils ont pu lui tenir, ils leur appartient d’en faire le calcul. Et autant ne pas le faire car les plus malins ont conscience que cela amène souffrance et que souffrir ne sert à rien.
Alice est mélancolique. Voilà ce que son mari peut voir d’elle depuis cette sombre histoire. Une spontanéité qui s’en est allée. Alice se voit chez elle avec sa bricole. Barnabé lui dit, aujourd’hui, qu’elle a besoin des autres. Alice pense le contraire. Alice aimerait se lover dans sa bulle, loin des autres, prendre le temps de faire sa connaissance, de s’apprivoiser, de s’aimer. Comment peut-elle aller vers l’autre alors qu’elle ne se connaît pas elle-même et qu’elle ne trouve pas sa place en ce monde ? Alice s’y sent totalement étrangère. Les rapports de ce type ne l’intéressent pas. On pourrait s’imaginer dans le show biz. Les autres se côtoient, rient. Alice est heureuse dans sa bulle. Si elle en sort, elle se ratatine. Elle tend des bâtons pour se faire battre. Il y a ceux qui comprennent et lui montrent une bienveillance et les autres qui l’assomment dès lors où elle leur assène sa pensée alors qu’ils peuvent en faire tout autant avec elle.
Pendant 10 ans, elle a fréquenté des personnes respectueusement alors qu’elle n’avait que peu de passions communes. Elle les respectait en se disant que le plus important était leurs sourires, leurs rires, que le reste importait peu. La femme de Jean ? Non, elle ne l’appréciait en rien. Elle possédait tout autant qu’elle et ne cessait de geindre sur son sort à tout vent. La plainte peut s’entendre si elle se dit à une personne de confiance et dans l’intimité. Ou sur un blog, allez, dites oui !
Alice va voir un ostéopathe. Ils échangent. Puis viens le moment de faire le détail de ce qui l’amène. Alice est un sac de nœuds. L’ostéo déclare « vous donnez bien le change pourtant, étonnant ! ». Alice a appris à cacher dès sa plus tendre enfance. Elle continue. Le malheur, la plainte n’attire personne.
Un jour Barnabé lui a dit « toi tu as de la force, tu surmonteras, pas Agathe. ». Je ne sais où elle en est mais à ce jour, je n’ai rien surmonté. J’en sais sans doute un peu plus à mon sujet, je sais contourner l’obstacle mais la souffrance est là, bien ancrée. Les traumatismes de l’enfance bien réveillés.Le sentiment d'abandon.
Alice est grande. Elle a sa prropre carte bancaire. Une voiture. Alice ne doit plus avoir peur. Elle peut se débrouiller seule. Vas y Alice, tu dois apprendre à nager.