dédié à Béa, "inventeuse" du mot
L’"amantier" est récolte, fruitier de la passion,
L’âme entière s’y livre, se délecte et
Se courbe, se retourne,
Plus libre que la lame affutée,
Sève des larmes, effraction.
Les amants tiers, des goûters s’attendant,
Des livrées de leurs offres, le dé force,
Las de l’âme hivernale,
Se cueillir, aimantés à l’écorce,
Acclamant la tierce, mendiants.
S’amâtiner de la fleur du désir, la goûter,
De délices hélés à l’injuste leur sied,
De l’arme à la remontée,
Saillie, déchirée, des floraisons,
Effroi du cri qui s'en vient retomber.
L’être amant devenu lettre d’avant,
Déraciné, dodeline, brucine,
Sang pourpre, invaginé,
Les amants d’hier à s’amouracher,
Invincibles s’imaginant.
Là, mensonge ou quitter le dessein, refusant,
L’amant songe à démentir s’abreuvant, élixirs,
Se cachète, se camoufle,
Plus mûre est la pousse bourgeonnante,
Né corpus, défunt désarmant.
Par trop gâté, l’amantier boursouflé,
Effeuillé de sa racine arborant,
Force est nier l’abandon,
Offrant gloire à ses rêves d’été,
Déclamant lettres, accusé.